La problématique du Sommet de l'OTAN, les positions que la Roumanie soutiendra lors de la réunion de l'Alliance, le problème de l'augmentation du contingent en Afghanistan sont les principaux thèmes abordés par le ministre roumain de la Défense, Teodor Melescanu, dans une interview accordée à l'agence ROMPRES.
Le Sommet à Bucarest est l'une des plus importantes réunions de l'OTAN, non seulement par le nombre de participants, mais, surtout, par les thèmes qui y seront examinés. Ces thèmes portent tous sur la stratégie de l'OTAN au cours de la période prochaine, en ce qui concerne tant l'élargissement de l'Alliance, que ses relations avec d'autres partenaires non membres de l'OTAN qui n'ont pas l'intention de devenir partie de l'OTAN. Le Sommet est important aussi pour certains sujets qui figurent pour la première fois sur l'agenda de l'OTAN - la défense anti-missile, la sécurité énergétique et la sécurité informatique.
Pour nous, dit le ministre de la Défense, lors du Sommet à Bucarest, le principal problème, ou le grand problème c'est que l'OTAN adopte un message solidaire sur tous ces thèmes d'importance maximum non seulement pour la sécurité des états membres, mais aussi pour la sécurité et la stabilité au niveau mondial.
La Roumanie, affirme M. Melescanu, soutient aussi bien les trois états ayant sollicité l'adhésion à l'OTAN - la Croatie, la Macédoine et l'Albanie - qu'un message très clair adressé aux autres pays des Balkans de l'Ouest - à savoir la Serbie, le Monténégro et la Bosnie-Herzégovine - au sujet de la politique des ''portes ouvertes'' de l'OTAN envers ses pays et du désir qu'au fur et à mesure des progrès enregistrés, le dialogue entre ces pays et l'OTAN et, finalement, leur adhésion à l'OTAN restent des objectifs de l'Alliance nord-atlantique.
''Nous pouvons y ajouter notre soutien à la réception du Plan d'action pour l'adhésion (MAP) sollicité par l'Ukraine et la Géorgie, lequel devrait à terme conduire ces états à la qualité de membre de l'Alliance. C'est l'une de nos positions que nous soutiendrons. évidemment, les décisions seront accordées par consensus, de sorte qu'il est difficile pour moi de vous dire quelle sera la décision finale des autres pays membres de l'OTAN'', déclare le ministre Melescanu.
Une deuxième position claire de la Roumanie porte sur la défense anti-missile.
''Nous insistons pour que la déclaration qui sera adoptée précise très clairement le principe de la solidarité des alliés et de l'indivisibilité de la sécurité. Notre opinion très ferme c'est que le système anti-missile proposé par les USA constitue une contribution importante à la défense du territoire de certains pays membres ou de la majorité du territoire des pays membres de l'OTAN, mais nous sommes également conscients de ce que les territoires d'autres pays ne sont pas couverts dans leur intégralité. Pour nous, l'idée de la couverture intégrale du territoire des états membres de l'Alliance par un système complémentaire de l'OTAN censé compléter le système que les états-Unis vont installer en Tchéquie et Pologne, doit être l'une des priorités de l'Organisation au cours de la prochaine période'', ajoute le ministre de la Défense.
Se rapportant à l'augmentation des troupes roumaines sur les théâtres d'opérations, Teodor Melescanu dit que ''nos ressources de participation à des missions, sur les théâtres (d'opérations) sont à la limite pour des raisons qui relèvent tant des effectifs humains et du matériel, que des raisons financières. Il est difficile à supposer que la Roumanie puisse assumer des obligations supplémentaires significatives. Nous sommes prêts, néanmoins, à réexaminer la possibilité de redéfinir les missions de certains de nos militaires qui sont en Afghanistan, au sens de leur concentration surtout sur des missions de soutien à la création des forces nationales afghanes, de consultation et de formation afin qu'elles assument une partie importante des tâches militaires qui incombent à présent aux états de la coalition d'Afghanistan. Nous sommes prêts, y compris à cet égard, à accroître dans une certaine mesure et à envoyer des instructeurs pour les forces militaires afghanes. Il s'agit pourtant d'un nombre relativement petit''.
En qualité de ministre de la Défense, je vais saluer et soutenir toute mesure susceptible d'impliquer une présence beaucoup plus active et plus dynamique de la France dans les structures militaires (de l'OTAN - n.d.l.r.), car la France est un pays ayant des possibilités significatives en matière militaire et je crois que c'est également un signal très bon au sujet de la solidarité de l'Alliance nord-atlantique, déclare le ministre Melescanu.
Finalement, la Roumanie va réitérer au Sommet à Bucarest sa position concernant le Kosovo, le cas échéant, dit le ministre de la Défense, parce que ''nous considérons que ne sont pas réunies les conditions nécessaires pour que la Roumanie puisse reconnaître l'indépendance proclamée de façon unilatérale au Kosovo, tant pour des raisons de principe, relevant des normes du droit international en la matière, que pour des considérations d'ordre pratique, tenant compte du fait que cette province n'a pas de frontières reconnues par certains de ses voisins''.
(Source: Rompres)