Le Palais du Parlement, connu sous le nom de la Maison du peuple, est le plus controversé édifice de la Roumanie. Il a été construit au cours des plus sombres jours du régime dictatorial de Nicolae Ceausescu, entre 1984 et 1989 et peut être visualisé de tout point de Bucarest.

Avec une superficie de 330.000 m², structuré sur 6 niveaux et ayant une hauteur de 84 m, l’édifice est enregistré dans le Livre Guiness des Records comme la deuxième construction du monde après le Pentagone. De même, la Palais du Parlement dépasse par 2% le volume de la pyramide de Kheops de l’Egypte.

Destiné initialement à abriter tous les organes de l’état communiste, l’édifice est actuellement la location du Parlement de la Roumanie (la Chambre des Députés et le Sénat), un modern centre de conférences (qui a abrité le Forum Crans Montana, la ministérielle de l’OSCE de 2001, le Sommet de la Francophonie de 2006 et d’autres événements majeurs), le Musée d’Art Contemporain, tout comme 12 autres institutions.

Dès la chute du régime Ceausescu de décembre 1989 on a discuté sa démolition par dynamisation en vue d’effacer un symbole de la dictature communiste. Les gagnants ont été toutefois ceux qui ont plaidé pour la préservation de l’édifice vu qu’il a été conçu et bâti avec beaucoup de sacrifices. Les nombreuses salles et les halls imposants du Palais du Parlement peuvent être visités par des groupes organisés de touristes. Le manque d’un guide peut vous faire vous égarer, car la construction est un véritable labyrinthe avec ses plus de 1000 pièces.

Tous les matériels utilisés à construire et aménager le bâtiment sont d’origine roumaine. La pierre, le marbre et le bois ont été amenés des monts et forêts de la Roumanie, tandis que les brocarts, les tapisseries et les gros tapis ont été réalisés spécialement pour les halls et salles imposantes de l’édifice.La plus grande salle du Palais du parlement est la Salle de l’Union, ayant une hauteur de 16 m et une superficie de 2200 m2, où se trouve le plus grand chandelier du Palais, qui a plus de 3 tonnes et 7000 ampoules.

La Galerie d’Honneur, de 150 mètres en longueur et 18 mètres en largeur, avec des portes glissantes en chêne et une fenêtre en cristal, est devenue célèbre après que le régisseur Costa Gavras ait filmé ici des scènes du film « Amen ». Une autre salle célèbre est la Salle « Nicolae Balcescu », recouverte en marbre rose de Ruschita, décorée de chandeliers exécutés par des artistes plastiques de Medias et des draperies en soie tissées à Sighisoara.

La tentation de la grandeur - par Adrian Cioroianu, le Ministre des Affaires Etrangères

« Pour moi, la Maison du Peuple, renommée rapidement, toujours au temps de Ceausescu, la Maison de la République, est un « endroit de la mémoire » dans le plus clair sens du terme et demeurera probablement pour une période l’emblème d’un régime qui n’a pas su conserver l’équilibre. La Maison de la République ou la Maison du peuple n’est pas la seule construction exponentielle du régime Ceausescu, ni la première : elle a été précédée par un autre accomplissement colossal finalisé au cours de la vie du leader – je parle ici du canal Danube – Mer Noire, inauguré par la famille Ceausescu en mai 1984. En dépit de ce canal, dont la valeur économique et symbolique était incontestable, la Maison du peuple ou la Maison de la République est associée, à mon avis, surtout au concept d’ «endroit de la mémoire », même par le fait d’avoir imposé l’effort de construire cette maison au cours des mêmes années où la Roumanie traversait une terrible crise économique ».